mardi 2 juin 2009

Un coiffeur dans Dakar

ABOUBACAR BATHILY.
(COIFFEUR AU QUARTIER MEDINA)
« Contrairement à ce que d’aucuns croient, j’arrive à m’en sortir avec la coiffure. Oui ; je vis de mon métier de coiffeur. »


Âge de 27 ans, BATHILLY est coiffeur depuis plus de dix ans. Dans cet entretien, il nous décrit avec beaucoup d’enthousiasme le quotidien du coiffeur qu’il est. Il fait connaître son travail, le valorise, et nous fait part de quelques uns des projets qu’il entend mener à bien grâce à ce qui pour lui est plus un art qu’un simple labeur.

« Bathily, depuis combien de temps exercez-vous dans la profession de coiffeur ?
Quatorze ans. (Fumant une cigarette.)
Comment l’avez-vous appris ?
Je l’ai appris en coiffant mes neveux à la maison par simple loisir.
Avec quel matériel avez-vous commencé ?
Une lame… (Interrompu par un client de qui souhaite avoir un transfert de crédit de téléphonie mobile ; car il en vend aussi.)
A quel moment avez-vous commencé à en faire un métier ?
Quand j’ai commencé à toucher de l’argent (rires).
Vos parents, comment ont-ils pris cette décision ?
Ils n’étaient pas d’avis que je fasse dans la coiffure plutôt que d’aller à l’école. Ils ont commencé à accepter cela une fois après avoir constaté mon autonomie pécuniaire.
Au sein de la famille c’était gratuit, mais pour le voisinage qui me convoitait de plus belle, il fallait bien quelques compensations pour le manque de disponibilité que je montrais à l‘endroit de certaines activités ludiques…
De plus, mêmes mes amis avaient droit au même traitement ; aucune faveur sauf pour la famille. Il faut croire que je commençais à avoir le sens des affaires ! (avec humour).
Mise à part cette acquisition du métier que l’on pourrait sans risque de nous tromper qualifier d’autodidacte, n’avez-vous pas suivi de formation parallèle pour affûter votre talent ?
Non ! (prenant un client à coiffer).Toutefois j’ai fait mes preuves auprès d’un ami, ancien dans le métier auprès de qui mon talent a également été reconnu comme inné. (NDLR): La coupe sur la tête qu’il coiffe sous nos yeux et celles de toutes les autres personnes dont la tête est passée entre ses mains le confirment.
Avant d’ouvrir votre salon, comment opériez –vous à partir du moment où vous avez senti ce penchant pour la coiffure ?
J’ai exercé pendant chez l’ami dont je vous ai parlé plus

Tôt ; MAMADOU BA. J’ai travaillé à ses côtés quelques temps après avoir décelé ce don, jusqu’en 2004 année au cours de la quelle j’ai par la grâce Dieu pu ouvrir ma propre affaire. J’ai fait en tous 9 ans avec lui, juste après avoir cessé les cours… (Silence).
Avec lui étiez-vous satisfait à cette époque, financièrement?
Je ne sais trop quoi dire à ce sujet parce qu’il n’était pas essentiellement question d’argent entre lui et moi mais plutôt de passion, d’échange. Mais il me donnait tout de même 500FCFA au passage et c’étais largement suffisant pour moi à cette époque…
Pour quoi vous êtes vous séparé de lui ?
Il fallait bien que je me trouve un coin à moi-même, il ne peut avoir deux maîtres dans une classe, et avec l’âge je commençais à avoir plus de charge en ma qualité d’homme.je devais donc voler sous d’autre cieux pour espérer bénéficier d’une marge de manœuvre économique plus grande. Avec les temps qui courent vous comprenez... (Libérant le client qui était entre ses mains, mais toujours en fumant).
Comment êtes –vous parvenu à ouvrir votre salon ? Est-ce en économisant tout le temps que vous étiez chez votre ami BA ?
Certainement pas(Rires).certainement pas avec les 500 FCFA qu’il me donnait occasionnellement. Ce fut par contre avec le concours d’un autre de mes amis qui a également évolué dans le domaine et qui actuellement travaille dans une assez bonne entreprise. C’est donc lui qui m’a donné le capital nécessaire pour acheter tout le matériel qui me sert ici ; tondeuse, chaises miroirs produits cosmétiques et autres. Je lui dois beaucoup. Mais n’est-ce pas à cela que servent les amis… (Question oratoire).
Et maintenant parvenez-vous à bien vivre de votre travail ?
Ah ! Ça va, on ne gagne pas des millions, mais on s’en sort …
Dans ce qui constitue votre matériel de travail, on remarque que vous utilisez des lames. N’y a-t-il pas de danger de contamination de maladies vénériennes ?


A ce sujet vous savez que les risques sont partout. Toutefois je stérilise à chaque fois mon matériel de travail. Et pour ce qui est des lames, elles sont à usage unique.


En tant qu’homme d’affaires vous avez forcément des projets , pouvez-vous nous en citer quelques uns ?
J’en ai beaucoup, mais c’est le fond qui manque (Avec beaucoup de sérieux). Dans les dix prochaines années par exemple j’aimerais bien avoir un plus grand salon de renommé national avec des milliers de clients.


Si l’on vous demandait de donner quelques conseils aux jeunes de votre âge qui n’ont pas de travail et ne vont plus à l’école que leur diriez-vous ?
Je leur dirais de ne pas baisser les bras, de se trouver un petit métier, même diplômés soient-ils, de ne pas dormir sur leurs lauriers. A ce propos, il y a des jeunes que je forme dans le souci de vaincre le farniente, car ça tue. »


Propos recueillis par FIRMAIN ERIC MBADINGA.







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