La date du 18 janvier 2010 restera marquée à l’encre indélébile dans la mémoire de tous ceux qui, de près ou de loin ont connu M. Lemoine. Ce jour a été noirci par la conduite de ce grand homme de lettre et de culture à sa dernière demeure.
C ‘est à la cathédrale de Dakar que son oraison funèbre a été prononcé. Parmi les personnes qui ont tenu à lui rendre un dernier Hommage, on a pu remarqué la présence de la première dame du Sénégal ; Viviane Wade, accompagnée de sa fille. Pour le compte du CESTI où
M. Lemoine intervenait en qualité de professeur de diction, la directrice, Madame Eugénie Aw Ndiaye, l’ensemble du corps administratif et professoral et des étudiants, ont manifesté par leur présence tout l’attachement qu’ils avaient pour le disparu. Tout ceci sous le regard pesant et affligé de sa veuve Jacqueline fortement éprouvée. A 15h15, tour à tour, des étudiants, des parents et amis sont intervenus devant la chaire pour faire un témoignage sur le vécu et le parcours exceptionnel de celui qui, a en ce 13 janvier été arraché à leur affection. Dès lors un air mélancolique pouvait se lire sur tous les visages. Le malheur a fait coulé encore plus de larmes avec l’intervention de Gérard Chenet l’un de ses compagnons de longue date, arrivé avec lui au Sénégal depuis 1966. D ‘une voix tremblante, empreinte d’émotion, il a témoigné de la générosité de son ami avec beaucoup de poésie. Cette poésie même qui a caractérisé la vie de cet artiste. Ne pouvant s’empêcher de revenir sur le séisme qui s’est abattu sur Haïti leur pays d’origine, il a essayé de se consoler en attribuant la coïncidence entre la catastrophe de Haïti et la disparition de son camarde au sort. Le professeur Lamine Sarr a, quant à lui, dédié un poème éponyme à son défunt ami sans manquer de préciser que pour lui, M. Lemoine était pour la planète des poètes « une commette d’amour » .Dans sa mémoire, une des productions du dramaturge, poète, artiste à plusieurs facettes que reste
M. Lemoine ; l’« épitaphe » continue de faire titre. C’est un chef-d'œuvre. Et par ses œuvres, il continue de vivre. Au terme de cette cérémonie religieuse dans les environs de 17h, le cœur, et le corps lourds, le parterre de personnalités s’est alors rendu au cimetière de Bel Air pour l’inhumation. A l’arrivée, c’est une cérémonie traditionnelle qui a précédée les funérailles. Des danses traditionnelles ont été exécutées sous fond de musique créole. Puis, à nouveau des oraisons. Mais cette fois avec un degré de tristesse que l’on percevait sans grand effort. Et la plus insoutenable a été celle de sa femme qui, dans ces propos exprimait son immense chagrin, sa solitude après 60 ans de vie aux côtés de celui qu’elle appelait « mon amour ». Peu ont été les visages sur lesquels des larmes n’ont pas ruisselé au moment où cette épouse abattue a laissé exprimer son cœur. En rentrant chez eux d’un pas lourd, on pouvait déduire que c’est en quelque sorte un parti d’eux que beaucoup de ces proches des Lemoines laissaient derrière eux.
Firmain Eric Mbadinga.
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